C’est une sorte de conférence théâtralisée mêlant de l’autobiographie à de la théorie faites par des personnes qui en général ne sont pas des comédiens.
Elle mélange des savoirs dits chauds, des savoirs tirés de l’expérience de la personne montant sur scène avec des savoirs froids, tirés des livres et de l’université, le tout mis en scène souvent avec humour. Elle permet de ne pas seulement expliquer mais aussi de raconter, de ne pas seulement s’adresser à la raison mais aussi à l’émotion. L’idée de la conférence gesticulée est celle d’une transmission, qui n’est JAMAIS autorisée, jamais organisée : la transmission de l’expérience collective, (c’est-à-dire politique) que nous emmagasinons au fil de notre expérience. La conférence gesticulée est une arme que le peuple se donne à lui-même. C’est une forme volontairement pauvre, pour ne pas être parasitée par des considérations « culturelles » où l’esthétique prendrait le pas sur le politique. Permettre à autrui d’entrer dans notre subjectivité et d’y atteindre l’universel et donc le politique. Dévoiler les systèmes de domination à l’oeuvre tels que nous les avons vécus et rassembler des savoirs utiles pour l’action collective.