L’UPB et l’IdAF (Institut des Afriques) présentent :
L’African National Congress 26 ans après : un nouveau souffle ?
Après les toutes premières élections démocratiques et multiraciales d’avril 1994, le plus vieux parti politique du continent africain – le Congrès National Africain (ANC) – a été, à nouveau réélu majoritairement, lors des 6e échéances législatives du 8 mai dernier ; élections déclarées selon la formule consacrée, par la Commission Electorale Indépendante, libres et justes – Free and Fair Elections – (11 mai 2019).
25 ans après avoir soulevé les espoirs de la majorité des sud-africains libérés du joux de l’apartheid, l’ANC a échoué à faire de l’Afrique du Sud une Nation d’équité économique et sociale pour tous, trahissant ainsi les idéaux pour lesquels des hommes et femmes ont sacrifié leur vie durant la lutte anti-apartheid.
Si l’ANC bénéficie, encore aujourd’hui, d’une majorité des voix au Parlement sud-africain, les derniers résultats électoraux, qui placent le Congrès en dessous des 60% – soit 57% – traduisent une impatience de la part des sud-africains face à l’échec du Congrès à offrir, à la majorité, une « meilleure vie pour tous » – A Better Life for All – d’autant plus que le parti a été tout récemment terni par un vaste scandale de corruption (State Capture), impactant par conséquent majoritairement les plus vulnérables de la population noires sud-africaine. Avec l’avènement de Cyril Ramaphosa à la présidence de l’ANC le 25 mai prochain, l’ANC trouvera-t-il un nouveau souffle afin de faire face aux défis économique et sociale qui 25 ans après rongent toujours le pays ?
Marianne Séverin, chercheure associée au Laboratoire “Les Afriques dans le Monde”/Science Po Bordeaux.